Je suis l’homme chouette
L’œil goguenard
Qui tourne la tête
Pour cacher qu’il se marre
Des rampants qui font trempette
Se prennent pour des canards
Je suis l’homme chouette
Sur ma branche peinard
Les plumes au sec
Ce matin l’œil rond
Je suis l’urbain dans le ruisseau
Pas à l’abri des barres de béton
Je découvre le pouvoir de l’eau
L’ampleur des inondations
Ma voiture devenue bateau
La boue dans ma maison
Ce soir l’œil lourd
Je suis le secouriste lassé
J’ai travaillé nuit et jour
Pour tout déblayer
Prodiguer les premiers secours
A un grand-père au pied cassé
Des enfants coincés dans la cour
Des citadins qui ne savent pas nager
Tous aveugles et sourds
Demain il faudra recommencer
Ce matin l’œil rond
Je suis l’escargot la limace
A la bave féconde
Quand l’humidité menace
De tout dévaster à la ronde
Je me prélasse
Unique maitre du monde
Ce soir l’œil lourd
Je suis le changement climatique
Qui plane comme un vautour
Au-dessus des sociétés technologiques
Incapables d’anticiper mes contours
Il n’y a plus de saisons c’est là le hic
Impuissantes à lutter pour
Des solutions qui ne soient pas magiques
Quand il suffirait de traiter la nature avec amour
Ce qui est la science la plus logique
Mais on dira que c’est moi qui n’ai pas d’humour
Donneur de leçon pathétique
Vive le progrès sans retour
A bas les poètes écologiques
Je suis l’homme chouette
L’œil goguenard
Qui tourne la tête
Pour cacher qu’il se marre
Des rampants qui font trempette
Se prennent pour des canards
Je suis l’homme chouette
Sur ma branche peinard
Les plumes au sec