Poèmes-mercis

Merci ! Merci à celles et ceux qui m’ont donné leurs mots, leurs questions et leurs rêves pour m’inspirer des poèmes-mercis ! Voici ci-dessous les six premiers d’entre eux pour Séverine, Hélène, Pascaline, Jean-Claude, Anne-Marie et Christine !

As-tu senti

Le battement d’ailes

Du lépidoptère

Mon voisin

Mon frère

As-tu tremblé

Sous la grêle de l’orage

L’ouragan et les tornades

As-tu senti

Les battements de colère

De tous les papillons d’Asie

Leurs enfants leurs cousins

Leurs semblables leurs congénères

Certains battements d’air provoquent des cataclysmes

D’autres battements de coeur créent des étoiles

Catastrophe ou caresse

Les battements du monde trouveront leur vibration universelle

Quand les êtres vivants prendront soin du pouvoir de leurs ailes

Bonobo, dauphin, corneille

Qui sont les bêtes ?

Griffon, licorne, vouivre

Que sont les mythes ?

Myrte, sauge, salsepareille

Quelle est la recette ?

Or, plomb, cuivre

Qu’est-ce qui résiste ?

Mon amour pour toi

N’existe pas

Ne ressemble à rien

Pourtant il n’y a pas

D’autres recettes que ça

Pas de meilleur lien

Alors aime

Comme s’il n’y avait ni solution

Ni aucune réponse à tes questions

Mère terre

Maman douceur

J’irai te visiter

D’Honolulu au Ténéré

De la rivière Luliaka

Aux forêts de l’Atsinanana

Mère terre

Maman douceur

J’irai te sentir

De Samarra à Palmyre

Du plateau de l’Ennedi

Aux ruines de Loropéni

De la vallée du Banyan

Aux confins de Wadi Al-Hitan

Mère terre

Maman douceur

J’irai te rendre hommage

Du Gange aux rives du Tage

De Fasil Ghebbi et Haran Jugol

Aux ponts de Paris et Nan Madol

De la vallée de l’Awash au mont Kailash

Et de Tombouctou au Machu Picchu

Je veux que tu te sentes aimée

Dans toute la Voie lactée

Je serai ton enfant aimant

Jusqu’au Nuage de Magellan

De la Grande Ourse à Andromède

Que sans cesse tu m’aides

A me rappeler l’amour de mon père

Et l’immensité infinie de l’univers

Je suis l’écorce d’un tronc

(où tu écris mon nom)

ramure et bourgeon

Je suis racine et cime

sève jusqu’aux ramilles

Je suis feuille dans le ciel

et mycoryse dans le sol

pour n’être jamais seul

Je suis un arbre

et j’ai autant de droits que toi

Je suis patte articulée

(qu’enfant tu as arrachée)

œil composé

Je suis antenne et ocelle

mandibule et aile

Je suis exosquelette

la plus nombreuse des bêtes

sur cette planète

Je suis un insecte

et j’ai autant de droits que toi

Je suis pierre grise

(où tu graves ceci)

vie lente du granit

Je suis magma en fusion

roche en sédimentation

fondation de ta maison

Je suis solide et fragile

immuable et friable

quartz et argile

limon et sable

Je suis minéral

et j’ai autant de droits que toi

Je suis le vivant incarné

et j’ai autant de droits que l’humanité

La mer m’attire

La lune tire l’eau

C’est la marée dans mes veines

La mer monte

La lune se rapproche

Des vagues naissent dans mon coeur

La mer me repousse

La terre aspire l’eau

De mon ventre la joie reflue

La terre danse

Entre lune et soleil

Les mouvements de mon corps sont perpétuels

Terre mère

Lune eau

Le soleil balaye ma tête de lumière

Je danse

Tu danses

Et mes mains sur tes hanches

te parlent en frissons

Nous rions

Je marche

Tu marches

Et tes pas dans les miens

résonnent à l’unisson

Nous tanguons

Je construis

Tu construis

Et tes bras au-dessus de ma tête

dessinent une maison

Nous nous complimentons

J’invente

Tu inventes

Et mes rêves contre tes songes

agrandissent l’imagination

Nous excellons

Je chante

Tu chantes

Et mon refrain derrière tes couplets

transforme le monde en chanson

Nous bougeons

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