Je suis l’homme chouette
La pupille noire ouverte
Qui craint la lumière
Pas tout à fait exacte
Des nocturnes réverbères
Aux rétines insomniaques
Jetant l’ombre en pâture
Aux fétichistes des paillettes
Giclant l’homme en rature
Aux apparences désuètes
Je suis l’homme chouette
La pupille noire ouverte
De jour comme de nuit
Quand aucune lune ne brille
Sur les blessures des filles
Le corps sombre des hommes
Qui les déchirent comme
Si elles étaient le prix
De leurs innommables folies
Leur étrange obstination
Le mélange de fascination
Entre la terre qu’ils labourent
Et les pierres après lesquelles ils courent
L’exploit qui les rendra puissants
Qui effacera le petit enfant
Caoutchouc uranium coltan
Des petits cailloux pour se croire géants
Pour narguer leur mère
Et incapables d’amour se taire
Maitres des télécommunications
Muets comme des cons
Je suis l’homme chouette
La pupille noire ouverte
Qui craint la blancheur
Quand elle éteint toute couleur
Et transforme la nuit
En super surface
En grand bazar
Des illusions tenaces
Je suis l’homme chouette
La pupille noire ouverte
De nuit comme de jour
Quand le soleil réchauffe
Le ventre arrondi en alcôve
D’une femme qui porte la vie
D’un homme qui lui sourit
Et la protège comme
Si elle était la somme
De tout ce qui compte sur terre
Les innombrables merveilles de l’univers
Des caresses des mots d’amour
L’éclat qui reste même si autour
La terre tourne et entraine
Les rêves de ceux qui s’aiment
Les rires d’un nouveau-né
La volonté de s’accrocher
De l’aube au crépuscule
En mille nuances minuscules
Quand les cycles sont positifs
La révolution est optimiste
Je suis l’homme chouette
La pupille noire ouverte
Le regard incisif
Du rapace naïf
Je suis l’homme chouette
La pupille noire ouverte
Cloué sur la honte
Des injustices du monde
Je n’ai pas choisi
Mais ce que je cherche au fond
C’est ce que chacun cherche idem
Qu’on lui chuchote je t’aime
De jour comme de nuit
C’est chouette non ?